Involontaire ? Ben oui car tout devait se jouer en une seule fois, dans la continuité d’un premier long chemin bien rôdé. Mais le sort en a décidé autrement, « dont acte » et je ne me plaindrai pas tant autour de moi d’autres sont bien plus mal lotis et qu’ici même, dans ce beau pays qui nous a enchanté le commun des vivants ne peut que rêver de ce que nous avons déjà parcouru !

Je pense aussi à ceux tombés depuis plus haut que moi et qui se redressent, le courage ficelé au ventre, la volonté gravée dans le cerveau ! Je m’en veux d’imposer cela à ma cordée, d’être celui qui flanche alors que jusque là nous avons tout franchi le sourire aux lèvres, et que nous n’imaginions même pas pouvoir passer ces larges gués, ces profondes ornières ou ces montées à caillasses. Je casse ma compagne de route dans son élan, je sais qu’elle me pardonne mais je m’en veux tellement elle a tenu bon dans le gel grec, le blizzard turc, la pluie Géorgienne ou l’enfer routier Ouzbèque !

Nous reviendrons, à Osh, pour l’acte 2 et la suite du voyage. 230 kms de plus et nous étions au Tadjikistan, 1,3% de la distance déjà roulée !
A toute chose malheur est bon, cela facilitera le tri des milliers de photos engrangées ! Que de belles rencontres, de beaux paysages traversés, de bivouacs posés près de rivières sans fin, de pistes désertes sur des centaines de kms !

La gentillesse des gens de l’étranger est une banalité ressassée en permanence, mais quelle vérité ! Avec simplicité et gentillesse on vous sourit, vous demande si vous avez besoin d’aide, où vous allez, si vous aimez leur pays . Cinq minutes de partage égaient un long moment de la journée.
Je peux aussi parler de cette expérience où deux consultations d’un neurologue compétent, le même qui vous rappelle en soirée pour vérifier que tout va bien, vous cale une IRM dans la journée ne vous sont facturées qu’un peu plus de 5 euros. Sûr que ce spécialiste ne roule pas en Porsche !
De même que dire de cette chaine de solidarité qui s’est constituée sans me le dire pour me trouver la bonne clinique, la prévenir de mon arrivée ! je n’en connais qu’une partie des maillons et ne peut que les remercier par ce petit paragraphe.

Nous reviendrons donc, sûrement pour reprendre quelques passages secs et caillouteux sous réserve peut-être qu’ils ne dégagent pas cette infernale poussière. Là encore je ne dois pas me plaindre, je n’encaisse que celle des véhicules que nous croisons et que nous suivons et qui restent peu nombreux. Mais Marianne, calée à l’arrière de GrosFat absorbe continuellement son flux fin et blanchâtre qui colmate tout, du zip du blouson au filtre à air, sans oublier les aérations du casque et macule les parties du visage offertes au vent !


Nous reviendrons nous chauffer au lac Son Kul dans l’espoir de le trouver sous le beau temps, et dormir paisiblement sous une yourte chauffée au poêle à bouse.

Une semaine avant notre passage prévu les frontières entre le Kirghizistan et le Tadjikistan se sont ouvertes. Nous gagnions plus de 1600 kms pour accéder aux splendides vallées tadjiques, les cieux nous souriaient ! Espérons que la géopolitique ne bouleverse pas tout à nouveau pour le second acte.

Ainsi ami lecteur, connu ou inconnu je te donne rendez-vous à l’année prochaine pour la suite de la « route de la soie », je l’espère de tout coeur et de tout corps. Il n’est d’ailleurs pas dit que quelques intermèdes fleurissent sur ce blog en attendant.
A bientôt…
Lien vers nos autres articles sur notre route de la soie: (Route de soie)
Laisser un commentaire